Quand la nature reprend ses droits... et la rivière son lit !

Il arrive que le jardin-paradis tropical qui entoure l'atelier se transforme soudainement à la saison des pluies...
On a du mal à imaginer que la rivière paisible qui coule juste à côté puisse gonfler de plusieurs mètres en quelques heures sous le rideau incessant des pluies, et vienne transformer toute la plaine en lac.
Heureusement, les dépressions tropicales et cyclones sont annoncés à l'avance et j'ai toujours eu le temps jusqu'à présent (parfois un peu en catastrophe je l'avoue !) de monter tout mon matériel sur la mezzanine (qui n'est que 20cm plus haut que le rebord du toit).
Le jour de cette photo, lors du passage du cyclone LUCAS, l'eau clapotait juste en dessous, à 1m90 de hauteur...
Je passe ensuite en général de longues heures à veiller, à croiser les doigts (et les orteils aussi !) et à prier pour que la pluie s'arrête, que la crue se stabilise, que l'atelier soit épargné, qu'aucune branche ou tronc charrié par les eaux ne vienne casser une vitre ou enfoncer une paroi, qu'aucun arbre alentour ne se déracine pour s'effondrer sur la case, que l'Esprit de la Rivière soit clément... une fois encore... une fois encore... une fois encore...
Puis ensuite, quand l'eau enfin redescend, que les vents ont cessé de tourbillonner, vient le temps du grand ménage : évacuer les boues rouges et le limon, les résidus végétaux accrochés du sol au plafond, laver, aérer, sécher tout...
Enfin, réinstaller l'atelier, trier le matériel au passage, ranger, réaménager, déranger quelques lézards-gardiens du lieu qui avaient élus domicile dans les casiers, retrouver des trésors oubliés, en avoir perdu ou égaré d'autres...
Dans la gratitude joyeuse de retrouver les outils sains et saufs, l'espace à nouveau calme et baigné d'un rayon de soleil... Souffler et remercier...
Etre consciente de cette chance et de notre fragile équilibre...
Comme une métaphore de la vie et des expériences que l'on traverse... le même cycle...
Il est des années où la rivière reste à peu près sage, et d'autres où il lui arrive à plusieurs reprises au cours de la saison cyclonique (de décembre à mars-avril) de grimper jusqu'au toit de mon petit atelier-case et où je rêve alors d'un atelier-phare qui serait protégé, bien au sec très très haut...

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